La collection idéale aux airs de cabinet de curiosités de Wes Anderson et son épouse, Juman Malouf

Wes Anderson et son épouse Juman Malouf devant le Tour de Babel de Pieter Bruegel, conservé à Vienne © KHM-Museumsverband / Rafaela Proell

Avec sa compagne libanaise Juman Malouf, auteur et designer, le cinéaste à l’univers excentrique et mélancolique a eu carte blanche pour visiter toutes les réserves de l’institution et exhumer des pièces méconnues, au gré de ses inspirations. Le résultat est à découvrir pendant six mois au Kunsthistorisches Museum (KHM) de la capitale autrichienne. « Nous pensions que ce serait facile parce que nos goûts pour les couleurs, les formes, la lumière et les ombres dans l’art sont identiques, presque interchangeables. Et bien sûr nous avions tort », a plaisanté Wes Anderson lors de l’inauguration de l’exposition, décrivant un processus de sélection fait de « patience et de négociations frustrantes » entre les deux artistes.

Si le KHM de Vienne est connu pour sa collection de Bruegel, ses tableaux de Raphaël, Vermeer, Rubens, Rembrandt, Dürer ou ses collections d’antiquités, le duo s’est affranchi de tout critère d’époque, de lieu, de style et de prestige pour faire son choix.

Comme dans ses films, le réalisateur de « La famille Tenenbaum », « The Grand Budapest Hotel » ou dernièrement « L’île aux chiens » crée dans les huit salles d’exposition une identité visuelle forte grâce à la mise en scène très réfléchie des pièces, où l’on retrouve notamment son obsession de la symétrie. « Ca donne le sentiment d’être dans la collection d’un comte excentrique, quelque part dans la campagne tchécoslovaque il y a des siècles », résume Jasper Sharp, l’un des commissaires du KHM. Une délicate sculpture de phénix en ivoire côtoie des portraits royaux, des statues et instruments de musique miniatures ou un antique sarcophage pour musaraigne, qui donne son titre à l’exposition.

Wes Anderson et Juman Malouf, 49 et 43 ans, ont conçu l’exposition « dans un esprit enfantin, qu’il s’agisse de la sélection des objets ou de leur présentation », décrit Jasper Sharp. Présenté à Vienne jusqu’au 28 avril 2019, le projet « Momie de musaraigne dans son sarcophage et autres trésors » partira ensuite pour la Fondation Prada à Milan.

Momie de musaraigne dans son sarcophage et autres trésors, jusqu’au 28 avril 2019 au Kunsthistorisches Museum de Vienne. www.khm.at

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