Fashion week de Paris: Dries Van Noten, tailleur pour homme

© Dries Van Noten
Isabelle Willot

Peut-on être nostalgique de ce qui sera peut-être un jour autant que de ce qui a été et ne sera plus? La question, poétique s’il en est, posée par Marcello Mastroianni dans une interview, est le point de départ de la collection automne-hier 19-20 présentée à Paris par Dries Van Noten. Le créateur belge est pourtant le premier à chercher l’inspiration dans le passé pour ses imprimés, notamment, mais jamais dans l’idée de le glorifier béatement. A ses yeux, ces coups d’oeil dans le rétroviseur n’ont de sens que si ce qu’on y puise s’avère pertinent pour vêtir l’homme moderne.

L’art de la coupe

A voir la déferlante des pièces de sportswear dans les collections des marques de luxe, il ne semble pas inutile de s’interroger sur ce qu’elles peuvent véritablement apporter à ce vestiaire et la réponse semble bel et bien de s’en distancier, en partie au moins, en revenant aux fondements même du travail de tailleur. L’art de la coupe n’est jamais aussi bien servi que par une certaine neutralité dans le choix des couleurs, un parti pris choisi cette saison par un Dries Van Noten bien décidé à explorer toutes les nuances du gris.

Tie and dye contrôlé

« Je voulais travailler sur les formes, les volumes et la structure, détaille-t-il. Proposer quelque chose de précis, abandonner une certaine nonchalance à laquelle j’ai eu recours dans le passé. Que ce soit policé et net: les chaussures et les ceintures sont coordonnés, les sac fabriqués dans la même matière que les manteaux. J’avais peur qu’en apportant trop de couleurs, on risque de détourner l’attention des détails. Mais bien sûr, je ne peux pas concevoir une collection totalement dénuée de couleurs, donc il y a du pourpre, il y a des imprimés mais toujours au service du travail de tailleur. » Des motifs tie and dye… viennent donc réveiller les unis mais mais de manière contrôlée par la grâce d’un logiciel capable de structurer la fantaisie afin de les placer à des endroits aussi précis qu’inattendus.

Héros de YouTube

Les habitués des shows de Dries Van Noten savent à quel point la bande son est pour lui essentielle : cette fois, il a donc choisi de donner littéralement la parole à ses « héros » – Bacon, Basquiat, Warhol, Lennon, Saint Laurent et bien d’autres – par le biais de « sons » trouvés sur YouTube, en laissant le dernier mot en musique cette fois à David Bowie pour le round final.

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