« Lorsque l’on donne le nom d’une personnalité à une rue ou à une place de Paris, ce n’est jamais par hasard et c’est pour l’éternité« , avait déclaré la maire de la Ville Lumière. Elle inaugurait ainsi officiellement l’Allée Sonia Rykiel (1930-2016), la plus parisiennes d’entre les parisiennes, la plus féministe des créatrices, la plus enflammée des dévoreuses de livres, la seule à avoir le privilège de trôner ainsi et offrir son nom à une rue. Elle qui a pris sa vie à bras le corps a marqué des générations de jeunes filles avec sa mode qu’elle appelait la démode, ses pull-over à enfiler sur peau nue, ses ourlets pas finis, ses envers à l’endroit.
En septembre dernier, le défilé de sa maison se tenait à ciel ouvert, entre les arbres centenaires d’une allée si bien baptisée, qui porte désormais son souvenir et qui accueille le dimanche matin un marché bio où traîner avec un cabas au bras. Et s’il est aux armes de Sonia Rykiel, c’est forcément mieux. Pour fêter ça, plus les cinquante ans de la maison, Julie de Libran, la créatrice chargée de perpétuer son esprit, a récupéré les bâches et les a fait up-cycler en sacs juste parfaits pour faire tout ce qu’aimait Sonia Rykiel : se balader, avancer, décider du sens de la marche, ne rien lâcher, se la péter germanopratine, y fourrer des bouquins, se marrer, aimer, exister. On fait tout comme elle.
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