Dans les pas de Chanel à Deauville

Gabrielle Chanel et Arthur Capel (à gauche) devant la boutique CHANEL de Deauville en 1913 © -
Isabelle Willot

De la boutique de la rue Gontaut-Biron d’où sortirent les premières marinières et les gilets de jersey, il ne reste plus aujourd’hui en guise de plaque commémorative, qu’un portrait de Gabrielle Chanel, signé Karl Lagerfeld. C’est pourtant bien ici, en 1913 exactement, que tout a commencé, pour la mode en tout cas, les chapeaux c’est une autre histoire qui a débuté elle, à Paris, rue Cambon. Deauville, avec ses champs de courses, ses « planches » bordées de cabines rétro sans oublier bien sûr les chambres aux murs garnis de toile de Jouy de l’hôtel Normandy, est bien l’endroit rêvé pour s’amuser à remonter le temps. Un exercice auquel ont été conviés les invités de la maison Chanel à l’occasion du lancement des Eaux, une collection de parfums inspirés par trois villes d’eaux – Venise, Biarritz et Deauville évidemment – ayant toutes compté, chacune à leur manière, dans la vie de celle que ses amis surnommaient Coco.

Qui dit Belle Epoque, dit Orient-Express, c’est donc à bord de ce train mythique que les convives, venus du monde entier, sont arrivés en Normandie avant de découvrir des lieux et des situations les plus « instagrammables » possibles, quand il s’agit d’orchestrer sa communication, la maison est bien de son temps. Entre les cours d’aquarelle, les séances de photos sur la plage customisée de double C et l’envoi tellement 20ème siècle de cartes postales, on se serait presque cru dans un épisode des Dames de la Côte, mythique feuilleton de Nina Companez.

Parlant de Paris-Deauville qui se trouvait de facto un peu plus célébrée que les trois autres fragrances de la ligne, Olivier Polge, parfumeur « in house » chez Chanel, a refusé d’en faire un inventaire olfactif retraçant au premier degré le Deauville chéri par Gabrielle. « Plus que la destination dans sa réalité propre, j’aimais l’idée que s’en font les citadins lorsqu’ils rêvent d’un week-end au vert, confie-t-il.  » Ce n’est pas la campagne normande telle qu’elle existe que je cherchais à capturer, mais plutôt la promesse d’une promenade au milieu des herbes hautes. Je voulais une Eau aussi désinvolte que vagabonde. » Une signature entre mer et campagne, résolument indocile.

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