Cannes : la robe d’une ministre qui fait polémique

La ministre de la culture israélienne portant une robe le 17 mai 2017 mettant en scène la vielle ville de Jérusalem arrive à Cannes pour la projection du film "Les Fantomes d'Ismael". © AFP
Stagiaire

La ministre israélienne de la Culture a suscité la polémique sur les réseaux sociaux en montant les marches du Festival de Cannes dans une robe aux fortes apparences de manifeste.

Miri Regev, ministre très à droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu, s’est présentée mercredi soir à l’ouverture du festival dans une robe longue ivoire représentant dans sa partie inférieure un vaste panorama de Jérusalem et de sa Vieille ville, avec la coupole dorée caractéristique du Dôme du rocher.

Cette robe créée par le styliste israélien Regev by Aviad Arik Herman, et selon le journal israélien Haaretz, la ministre a affirmé vouloir rendre hommage à Jérusalem pour les 50 ans de sa libération. Elle a déclaré : » Je suis fière de célébrer cette date historique par le biais de l’art et de la mode, et je suis heureuse que cet ouvrage réalisé par le styliste israélien Aviad Herman soit si émouvant et qu’il honore le beau statut de notre capitale éternelle, Jérusalem. »

La robe ressemble néanmoins plus à une déclaration politique forte qu’à une ode à la beauté de la ville. La question de Jérusalem est en effet actuellement au coeur des discours de la droite Israélienne suite à une nouvelle résolution de l’UNESCO début mai établissant Israël comme une puissance occupante. Celle-ci spécifie que « toutes les mesures (…) prises par Israël, une puissance occupante, qui ont altéré ou visent à altérer le statut de la Ville sainte de Jérusalem » seront « nulles et non avenues et doivent être annulées ».

Le gouvernement israélien a vivement dénoncé cette résolution, la considérant comme la remise en cause du lien historique entre les juifs et la ville et de la souveraineté israélienne sur celle-ci. Mme Regev avait alors déjà fait parler d’elle en ordonnant la fermeture de l’agence onusienne à Jérusalem.

La tenue de Mme Regev a enflammé les médias sociaux. Une multitude de photomontages ont été réalisés, remplaçant le panorama du bas de la robe par un bombardement sur le territoire palestinien de la bande de Gaza ou par le mur érigé en Cisjordanie par Israël et décrié par les Palestiniens comme le « mur de l’apartheid ». Les réactions n’ont cependant pas toutes étées négatives. Un internaute a d’ailleurs tweeté « Nous, on dit: ouah ! ça, c’est une robe manifeste », saluant l’audace de la ministre israélienne.

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D’autres se sont davantage préoccupés de mode que de message. « Indépendamment de la politique, j’espère que nous sommes tous d’accord: peu importe combien Miri Regev a dépensé pour cette robe, c’est trop de toute façon », disait un internaute.

Les Palestiniens veulent établir à Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Israël considère cependant tout Jérusalem comme sa capitale indivisible, y compris donc la partie palestinienne (Jérusalem-Est) dont il s’est emparée en 1967 et qu’il a annexée en 1980.

AFP/Chloé de Radzitzky

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