La représentation des femmes dans l’art : le constat peu reluisant d’Audrey Pulvar

Avec son nouveau livre La Femme, la journaliste d’iTélé signe le désolant constat de la représentation mineure des femmes dans l’art à travers les siècles. Immersion dans une vision… fort éloignée de l’avant-garde.

La représentation des femmes dans l'art : le constat peu reluisant d'Audrey Pulvar
© GETTY IMAGES

Journalisme

« C’est compliqué pour les femmes… Pour se faire une place dans le milieu médiatique, il faut travailler, et même travailler plus que les autres », déclare-t-elle. Exigeante principalement envers elle-même, la présentatrice de C8 ne laisse pas sa réussite au hasard : « Il faut être intransigeante sur la dimension professionnelle de sa place, on n’est pas là pour faire joli, pour séduire ou par hasard. On est là parce qu’on a bossé et qu’on le mérite, mais malheureusement, on doit quand même défendre ce statut tous les jours. »

Monographies

« L’écriture a toujours fait partie de ma vie », raconte-t-elle. Déjà auteure d’un roman et de plusieurs essais, elle publie aujourd’hui La Femme, un livre traitant de la représentation de cette dernière dans l’art. La journaliste dresse un constat peu reluisant : dans les plus grands musées du monde, 80 % des oeuvres exposées représentent des femmes, mais seulement 5 % des tableaux sont signés par des artistes féminines. A travers une écriture soignée et de larges pages illustrées, Audrey Pulvar nous raconte l’évolution « du sexe dit faible » à travers les toiles et les époques.

Combat

« Le féminisme, je suis tombée dedans quand j’étais petite. J’ai été élevée dans une culture et une lecture très féministes de la société. Mais ce qui me frappe, c’est que ce qu’on m’avait promis quand j’étais enfant, en termes de réalisation d’une société plus égalitaire, n’est toujours pas à l’ordre du jour. Ma préoccupation actuelle, c’est que les jeunes se projettent dans une société où toutes les opportunités soient offertes aux femmes comme aux hommes. Le féminisme, ce n’est pas une question de bonnes femmes, c’est une question de société. C’est une vision plus égalitaire, plus apaisée et plus constructive du monde. »

« Femmes de »

Ex-compagne de l’ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg, la journaliste d’iTélé perd à l’époque la présentation de ses émissions politiques. Une relation qui lui a coûté aussi bien professionnellement que mentalement : « Je l’ai mal vécu, car je ne me suis jamais considérée comme la femme de quelqu’un. Etre réduite à ce statut était un retournement de situation assez pénible. »

Muses

« Art et société sont un cercle vertueux. Le milieu artistique se nourrit des changements de l’époque, et de la façon dont l’histoire influe sur la société pour les dépasser. Aujourd’hui, les femmes dans l’art sont dépeintes telles que la société les considère. Malheureusement, je pense que les combats féministes sont encore d’actualité et que la place de la femme, y compris dans nos sociétés modernes, est dévalorisée. Cela se traduit aussi dans l’art. »

La femme, par Audrey Pulvar, Flammarion.

ELOÏSE PIRARD

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