Coup de projecteur sur 20 personnalités féminines et belges

BLANCHE, chanteuse © MARIE WYNANTS

Au Parlement, sur scène, à la télé, sur un court de tennis ou dans un labo universitaire, les femmes que nous avons choisi de mettre en avant se sont distinguées par leurs prises de position engagées ou leurs exploits. Posant en filigrane la question de l’égalité des sexes, elles reviennent pour nous sur un moment-clé de leur carrière… ou de leur vie de mère.

Blanche, chanteuse

« Impatiente d’être en confiance »

Ellie Delvaux, alias Blanche, représentera la Belgique lors du concours de l’Eurovision qui débutera le 9 mai prochain à Kiev.

Après avoir participé à The Voice l’année passée, la jeune interprète de 17 ans illuminera la scène avec son titre City Lights, déjà très bien accueilli par le public.

 » Je suis impatiente d’être aux répétitions pour être sûre que tout est bien fixé et que je sois en confiance.  »

Marie-Martine Schyns, ministre de l’Education (cdH)

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© BELGA IMAGE

« La femme en devenir »

 » Je me suis retrouvée à 23 ans dans un collège communal complètement masculin. Et j’y ai été soutenue. En réalité, je n’ai jamais ressenti de difficulté à me faire une place en politique. Aujourd’hui, au vu de mes compétences, c’est à la femme en devenir que je pense. La mixité dans les écoles est un fait mais nous devons réfléchir à la place symbolique accordée à chacun : les 9/10es d’une cour occupés par des garçons jouant au foot, ça pose question. Cela dit, un autre enjeu est de rendre la fonction de prof attractive pour les hommes.  »

Elise Mertens, joueuse de tennis

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© BELGA IMAGE / SDP

« Une victoire inattendue »

A seulement 21 ans, Elise Mertens a remporté sa première compétition internationale en début d’année. Grâce à sa victoire lors du tournoi de Hobart, elle est également entrée dans le top 100 des meilleures joueuses mondiales.

 » Je me suis évidemment sentie très bien. Il y a désormais plus de possibilités de jouer dans des tournois prestigieux et d’atteindre la tête du tableau du Grand Chelem.  »

Véronique Gallo, humoriste

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© JEAN-MICHEL CLAJOT. WWW.JMCLAJOT.NET

« Dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas »

Sa 1re scène.  » A 11 ans, j’ai fait un stage de danse et, lors du spectacle de clôture, j’ai décidé de présenter plutôt un sketch. Je me souviens juste de la sensation d’avoir fait rire les gens. A la fin, on m’a dit :  » Eh bien, tu sais ce que tu peux faire comme job !  » Plus tard, lors du premier seul-en-scène, j’ai d’abord cru mourir vingt fois et puis, quand le rideau s’est levé, je me suis sentie chez moi !  »

Sa 1re capsule vidéo.  » Mes fils m’ont poussée à faire ces clips où je raconte ma Vie de mère. Le but n’est pas féministe, plutôt de s’intéresser aux émotions de mes congénères et dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.Je ne croyais pas en ce projet et puis, j’ai essayé. Et j’ai découvert une grande liberté, toute seule à parler devant mon ordinateur. C’est jouissif. La chaîne française Teva (M6) m’a commandé soixante épisodes pour ce printemps.  »

Sa 1re tournée.  » Elle commence (*) ! Je me suis toujours débrouillée seule et là, j’ai une équipe qui fait tout pour que je puisse conjuguer ma vie de famille et la scène. J’ai déjà un planning sur trois ans. Une aventure démarre mais je suis sereine !  »

(*) The One Mother Show, dates sur www.veroniquegallo.com

Virginie Efira, actrice

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© ISOPIX

La patience d’une blonde

Avec Victoria, l’an dernier, elle aura finalement explosé, et trouvé le premier rôle qui allait mettre l’Hexagone à ses pieds.

Virginie Efira, qui délaissa les plateaux TV pour le grand écran il y a une dizaine d’années, a mené sa carrière avec patience et sagacité, choisissant soigneusement ses apparitions, partageant son temps entre ciné populaire et rôles plus discrets, jusqu’à faire l’unanimité devant la caméra de Justine Triet.

Marie Arena, députée européenne (PS)

© BELGA IMAGE

« Des chien(ne)s de garde »

 » Quand on débarque pour la première fois au Parlement européen, on se sent d’abord tout petit. Mais on comprend vite qu’on ne représente pas directement un parti, qu’on est inclus dans un groupe et que cela donne une liberté d’action plus grande pour rassembler des gens autour d’une question, notamment celle du genre. Certes, en Europe, on a gagné les lois, mais nous devons rester des chien(ne)s de garde – même si je n’aime pas ce mot – pour qu’elles soient bien appliquées. L’avortement, l’emploi… Les mentalités doivent encore changer !  »

Florence Coenraets, modiste et artiste

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© SDP

Explorer de nouveaux territoires

Avec gravité et légèreté, elle manie la plume qui, sous ses doigts, se mue en coiffe ou en oeuvre d’art. Depuis septembre dernier, Florence Coenraets ose explorer de nouveaux territoires, exposer ses créations comme autant d’objets émouvants et revendiquer le droit à la parure qui  » tour à tour habille une maison ou une tenue « , ainsi elle se sent  » ajustée  » dans son travail.

Dès le début, en 2012, elle a toujours privilégié l’accessoire de tête assemblé dans des matières inspirantes qu’elle pioche dans la nature – des branches de glycine, des épines de pin et puis des plumes dont elle ne se départira plus, elle en aime l’énergie, le mouvement et le souvenir des parades nuptiales.

Et quand la magie opère, quand ses créations trouvent un écho, entrent en résonance et provoquent une rencontre, c’est cadeau. Car c’est exactement cela qu’elle cherche à vivre à nouveau, ce sentiment de joie et d’émotion ressenti la première fois qu’elle a fait ce geste délicat et intime qui la vit poser une parure, la sienne, sur une tête nue.

www.florencecoenraets.com

Ariane Rousseau, comédienne et chanteuse

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© SDP

« Changer de métier, une libération »

Il lui aura fallu quelques années de  » circonvolutions  » avant d’admettre qu’elle pouvait exister sur scène, soit être comédienne et chanteuse, purement et simplement. A 26 ans, la criminologue qu’elle est alors décide de changer de métier,  » une libération « .

C’est que tout la destinait à se donner élégamment en spectacle. De son enfance  » clownesque  » – raconter des histoires, faire rire ses amis, fouler les planches -, elle n’a jamais perdu le goût. Depuis, elle chante avec le trio polyphonique Tibidi, joue au théâtre dans des mises en scène de Frédéric Dussenne, Xavier Lukomski ou Charlie Degotte, crée, écrit et interprète des contes musicaux pour les enfants avec le Quatuor Alfama, fait partie de la compagnie Les Orgues et trouve encore le temps de se glisser dans les mots de Laurence Bibot ou de Sébastien Ministru.

Pour l’heure, au TTO, à Bruxelles, Ariane Rousseau incarne à merveille une pétasse, une première –  » Anne-Véro, mon personnage, est un ramassis de clichés et de bêtises assez jouissif à jouer ; c’est raciste, sexiste, homophobe, c’est terrifiant et c’est évidemment du quatrième degré.  »

Les pétasses, de Sébastien Ministru, TTO, à Bruxelles. www.ttotheatre.be Jusqu’au 27 mai prochain.

Stéphanie Crayencour, comédienne

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© EMMANUEL LAURENT

« Oser la bienveillance envers moi »

Avec deux longs-métrages au compteur depuis janvier dernier, 2017 aura confirmé son talent pour la comédie. Un genre dans lequel la jolie blonde à la silhouette d’elfe se sent à l’aise, elle qui, gamine déjà, adorait Louis de Funès et Pierre Richard, avec lequel elle partage en ce moment l’affiche d’Un profil pour deux.

Celle qui est entrée sur les plateaux de cinéma par la grande porte, en décrochant d’emblée le premier rôle dans le dernier film d’Eric Rohmer, se souvient aujourd’hui avec tendresse de cette étrange expérience.  » Normalement les choses se passent progressivement, on commence par de la figuration, un petit rôle, c’est d’ailleurs ce qui m’est arrivé ensuite. Là, je me suis retrouvée sur un plateau en ne maîtrisant pas les techniques de base ! Lorsque je me suis vue à l’écran, cela a été un choc. J’ai dû accepter ce que je dégageais, lâcher prise.  »

Loin de la décourager, c’est l’aventure Rohmer qui la convaincra de faire ce métier.  » En travaillant sur ma voix, sur mon corps, sur la manière dont je bouge dans l’espace, j’ai appris à me connaître et, moi qui suis toujours très dure avec moi-même, à oser la bienveillance aussi envers moi.  »

An Pierlé, chanteuse

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© KAAT PYPE

« J’adore l’expérimentation continue »

Sa 1re rencontre avec le piano.  » C’était avec un petit orgue. Ma mère jouait La danse des canards dessus, pour qu’on danse. C’était très clair que j’allais suivre une formation musicale. J’aurais préféré le violon, mais il y avait déjà cet instrument à la maison pour s’entraîner. Puis vers 9 ans, j’avais le droit d’aller répéter chez les bonnes soeurs à l’école, chaque midi.  »

Sa 1re BO.  » C’était avec Jaco Van Dormael pour Le tout nouveau testament. Il m’a appelée tout simplement un dimanche après-midi pour me demander de faire la musique de son prochain film. C’est un réalisateur que j’aime à fond, je n’aurais jamais espéré qu’il me contacte pour ça, surtout si spontanément.  »

Son prochain album.  » Cluster sortira le 5 mai. Je voulais encore travailler avec l’orgue, comme sur mon précédent album, Arches. L’inspiration n’était pas tarie et les deux disques forment un diptyque. J’aimais cette idée, ça rentrait bien dans le thème. Et j’adore l’expérimentation continue.  »

Latifa Aït-Baala, vice-présidente MR International

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© NATHALIE BIDOUL / MR

« Le déni démocratique au féminin »

 » Dès mes premiers pas en politique, j’ai tenu à m’engager en tant qu’Européenne convaincue, parce qu’il était pour moi inconcevable de voir se déliter ce projet unique. Dans cette Union qui m’a donné la chance de vivre en paix, il est plus que jamais nécessaire de repositionner le citoyen. Par ailleurs, le champ politique n’échappe pas à la règle de l’inégalité des sexes. Une seule femme ministre en Région wallonne, c’est hallucinant. Nous vivons encore pour une grande part dans le déni démocratique au féminin.  »

Dominique Deshayes, coordinatrice droits des femmes pour Amnesty International, Belgique

© SDP

« Etre vigilant »

 » Je n’ai pas souffert d’être une femme durant ma carrière de fonctionnaire à la Commission européenne, même si j’aurais sans doute gagné cinq ans si j’étais née homme. Je n’ai pas de revanche à prendre et c’est tant mieux pour mon combat pour le droit des femmes. La situation actuelle prouve que l’on doit être vigilant : on assiste à des retours en arrière, à propos de l’avortement notamment, même en Belgique. Je ne dirais pas qu’il s’agit de  » mon premier combat perdu « , le terme est trop désespérant, mais il rappelle qu’il faut impérativement veiller à l’éducation sexuelle et affective à l’école.  »

Tatiana Silva, ancienne Miss Belgique et présentatrice TV

© JULIEN CAUVIN / TF1

« Faire le mieux possible »

 » Pour ma première météo sur TF1, j’étais à la fois impatiente et anxieuse. Il me tardait d’entrer dans le vif du sujet. Lorsqu’on succède à une grande dame telle que Catherine Laborde, on a envie de bien faire et d’être à la hauteur. Mais la plupart des critiques que j’ai reçues étaient positives. Mon projet, maintenant, c’est de m’installer dans mon travail et de le faire le mieux possible.  »

Zakia Khattabi, coprésidente d’Ecolo

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© BELGA IMAGE

« Un sentiment de responsabilité »

 » La première fois que j’ai pris la parole en tant qu’élue, j’ai ressenti une grande fierté et un immense sentiment de responsabilité, qui ne me quittent plus depuis. Mais être une femme n’est pas toujours évident. Il y a peu, j’ai croisé un collègue, profil « gendre idéal ». Il m’a interpellée suite à un rendez-vous manqué et je lui ai dit que s’il y avait une urgence, je n’hésiterais pas à me déplacer et qu’il me trouverait devant sa porte. Il m’a répondu : « Je ne pense pas que ma femme apprécierait, tu peux prendre directement une chambre à l’hôtel. » Personne n’a à subir une telle humiliation !  »

Tatiana Litvine, foodie et entrepreneuse

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© SDP

« Une réelle évolution des mentalités »

Parcours. Cinq ans comme responsable commerciale pour le service traiteur événementiel Les Choux de Bruxelles. Rejoint en 2012 l’entreprise familiale, qui possède les restaurants étoilés La Villa Lorraine, La Villa Emily, La Villa in the Sky et, dernièrement, a acquis l’hôtel Odette en Ville. La Bruxelloise y est en charge des événements, de la com’, de l’administration, des contacts clients…

Son 1er resto étoilé. Le Georges Blanc, 3-étoiles, près de Lyon.  » J’avais une dizaine d’années, j’ai goûté des cuisses de grenouille. J’ai adoré, au point que j’en mange encore régulièrement.  » C’est souvent à la Villa Lorraine que la famille Litvine venait fêter un beau bulletin, ou autre, et ce, bien avant que le père de Tatiana ne rachète l’institution, en 2010.

Son univers.  » Le monde de la gastronomie est fort masculin. C’est un métier fatigant, avec des horaires peu compatibles avec une vie de famille. Mais pour tout ce qui touche à l’aspect événementiel, on constate une réelle évolution des mentalités. L’important est que le client soit content, qu’importe si c’est une femme ou un homme qui soit organisateur « , explique celle qui peut compter sur son mari pour s’occuper de leurs trois enfants.

Anne-Catherine Lacroix, mannequin, photographe, galeriste

© IMAXTREE

« La maternité a changé mon rapport à la vie »

Son 1er catwalk.  » Jil Sander à Milan, fin des années 90. C’est un défilé important, le casting y est toujours très pointu. Quand je suis arrivée pour l’essayage, Kate Moss était là. J’étais impressionnée ! Et défiler avec Linda, Amber, Naomi, c’était un beau baptême de l’air. En mars dernier, je participais au 100e show de Dries Van Noten. Compter parmi les femmes qui l’ont inspiré est grisant et émouvant. Et se dire que la première fois devait être il y a vingt ans alors que la durée d’une carrière est de quelques saisons, c’est plutôt pas mal !  »

Sa 1re photo  » J’ai toujours pris des photos. Je n’y connais pas grand-chose en technique. Ce qui me plaît, c’est la construction de l’image, l’histoire à raconter, la mise en scène ou pas…  »

Sa galerie bruxelloise.  » Island n’est pas une galerie mais un « project room ». Ma passion pour l’art date déjà, la mode y est sûrement pour quelque chose… Les rencontres plus personnelles avec des artistes et un premier essai de curation d’une expo m’ont conduite à rejoindre l’équipe d’Island.  »

Sa maternité.  » J’attendais cela depuis des siècles. Comme si j’avais toujours voulu être mère. Cela a donc été totalement naturel. Mais ce qui a changé, c’est mon rapport à la vie. D’un coup, tout devient plus relatif. Des choses qui revêtaient énormément d’importance avant n’ont plus aucun sens.  »

One Hundred Years, Patrick Carpentier, Island. www.islandisland.be Jusqu’au 20 mai prochain.

Sabine Panet, rédactrice en chef d’Axelle

© NATHALIE GABAY

« Une volonté d’indépendance très forte »

Sabine Panet est une fervente féministe. C’est à l’âge de 8 ou 9 ans qu’elle se rend compte que quelque chose cloche en matière d’égalité entre hommes et femmes :  » Ma mère est partie de la maison et m’a prise avec elle. Elle me disait très gravement que quand je serais grande, je devrais faire attention à ne jamais dépendre d’un homme. Ça a développé en moi une volonté d’indépendance très forte.  »

D’origine française, elle fait des études de relations internationales à la Sorbonne avant de partir au Sénégal pour un stage au sein de Tostan, une organisation d’éducation aux droits humains.  » Ce fut un moment fondateur pour moi, je devais y passer quatre mois et j’y suis restée presque cinq ans.  »

A ses yeux, le féminisme est une façon de vivre au quotidien. C’est comme ça qu’elle est avec ses amis, dans son couple et c’est également la manière dont elle élève sa fille,  » ce sont les valeurs que je veux lui transmettre et l’exemple que j’essaie d’être pour elle « .

Romy Di Donato, designer

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© MIKO MIKO STUDIO

« Etre une femme qui assure »

Nationalité : Italienne.  » Je suis née en Belgique et j’ai toujours vécu ici, c’est juste que je n’ai jamais fait le changement administratif. Et oui, je parle italien – ce qui peut aider vu mon niveau d’anglais.  »

Signe distinctif : Femme dans un univers très masculin.  » Ça ne me pose aucun souci, mais je n’ai jamais été confrontée à un discours malveillant ou malvenu. La différence, c’est que des entreprises m’appellent parce qu’elles recherchent une certaine sensibilité féminine.  »

Lieu de résidence : Liège.  » J’ai grandi dans la région de Namur, puis j’ai étudié le design industriel à l’ESA Saint-Luc de Liège et j’ai décidé de m’y installer, avec la conviction qu’il y a un très grand savoir-faire à portée de main.  »

Premier projet édité : Waldo.  » J’exposais l’objet à Milan, au SaloneSatellite. La seule après-midi où j’ai pu quitter le stand, des gens ont absolument voulu me voir. Gros stress, mais j’ai arrangé un rendez-vous. C’était le premier intérêt concret pour mon travail, il fallait être « une femme qui assure » et vendre mon boulot.  »

DOSSIER RÉALISÉ PAR FANNY BOUVRY, ANNE-FRANÇOISE MOYSON, MATHIEU NGUYEN, CATHERINE PLEECK, ELODIE SIMONS ET ISABELLE WILLOT

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