Bel-Air, le quartier des milliardaires à Los Angeles, en proie aux flammes (en images)

© Belga

L’agent frappe à chaque porte de cette rue pour s’assurer qu’il ne reste personne à Bel-Air, le quartier de Los Angeles où vivent des milliardaires comme la pop-star Beyoncé, l’entrepreneur visionnaire Elon Musk et le magnat des médias Rupert Murdoch.

Leurs luxueuses demeures qui valent parfois des dizaines de millions de dollars – des répliques de châteaux toscans, des palais minimalistes ou des +cottages+ champêtres – étaient menacées mercredi par l’incendie de Skirball, qui a déjà consumé 200 hectares en moins de 24 heures. Au moins quatre habitations sont déjà en cendres et celle de Rupert Murdoch – avec son vignoble – cernée de flammes.

Evan Klein vient de fermer sa porte à clé. Ce photographe en jean et t-shirt blanc n’a emporté que ses appareils photos et son chien, qui l’attend sur le siège passager de sa berline « vintage ».

Sa femme est à son travail. Tous deux se sont « réveillés ce matin à 5H30, on n’y voyait rien et la colline était orange ».

Il espérait que l’incendie allait rester contenu mais le vent a recommencé à s’emballer mercredi soir.

– Comme une voiture sur l’autoroute –

Sheldon Shire vient d’allumer le contact de sa voiture et s’apprête à passer la nuit chez son fils. Sa femme Joni et lui sont nerveux. Ils ont emporté « des documents, des oeuvres d’art, des lettres de nos petits-enfants, des photos de notre mariage, des bijoux, nos passeports, les mots de passe des ordinateurs… »

« C’est dur de choisir, tout d’un coup tout prend beaucoup de valeur », dit en souriant Joni, brune, cheveux au carré et lunettes rondes.

La région de Los Angeles était en proie depuis lundi soir à de multiples brasiers dont celui de Thomas dans le comté de Ventura, à 45 minutes de la mégapole californienne, en bordure du Pacifique. Il a déjà tué une personne, brûlé plus de 36.000 hectares et 150 habitations.

« Les conditions sont les pires depuis 20 ans à cause de la faible humidité et du vent » qui a soufflé pendant la nuit « à 80 km/h avec des pointes à plus de 100 km/h », explique le capitaine Anthony Valdez, au milieu de « pop! » de branches qui sautent ou de plantes carbonisées et fumantes dont les restes d’humidité explosent.

La propriété de Rupert Murdoch, dans une enceinte fermée par de lourdes grilles derrières lesquelles se trouvent un vignoble et d’opulentes maisons, était entourée de multiples foyers mercredi.

A l’aube, l’incendie dit de Skirball, qui menace aussi le musée du Getty Center et ses tableaux de maîtres, « avançait aussi vite qu’une voiture sur l’autoroute » avec des flammes de plus de dix mètres, raconte le capitaine Valdez.

Au plus fort du brasier, son bataillon « a défoncé la porte d’une maison et on s’y est calfeutrés en attendant que le feu nous dépasse ».

Il montre deux ruines de maisons qui ont été rasées sur des collines au bout de Moraga Lane.

Le capitaine a déjà passé près de 48 heures debout mais ce vétéran aux plus de trente ans de services en a vu d’autres. « On fait des petites siestes de 10-20 minutes » pour tenir. Il sait que la nuit à venir sera longue.

Le dernier feu à Bel-Air en 1961 avait été dévastateur: 500 demeures avaient été détruites, entraînant une révision du code anti-incendie de la ville.

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