Voici ce que nous réservent les créateurs belges pour l’été prochain

Quand tout doute autour de soi, le mieux est de se concentrer sur son essence. C’est ce que font nos créateurs. Sur les catwalks parisiens, ils déclament leur passion du vêtement et trouvent leur voie. Leur exception est la règle.

4 choses à savoir sur Véronique Leroy

Une inspiration. On sait qu’avec elle, il est toujours question de narration. Dans un demi-sourire amusé, la créatrice belge, installée à Paris depuis plus de trente ans, dresse le portrait de la femme Leroy version printemps-été 18 : « C’est la plus belle fille du village, elle a trouvé un mari, elle a décroché le gros lot, il est socialement plus élevé qu’elle, elle est donc la fierté locale. Tous les chakras s’ouvrent. Elle a chaud, c’est juste avant ou juste après… »

Véronique Leroy
Véronique Leroy© IMAXTREE

Une bande-son. Party in My Pussy par le collectif Catastrophe, soit « quinze artistes qui lancent une réflexion poétique sur le monde ». Les paroles ne font pas de mystère : « There is a party in my pussy, something great is going on. There is a party in my pussy, everybody come on. » Quand Véronique Leroy raconte son histoire inspirationnelle à la designer sonore Marie Branellec, elle lui propose illico ce gimmick cosmique.

Véronique Leroy
Véronique Leroy© IMAXTREE

Des matières. Du velours dévoré, de la maille, du lin aussi, beaucoup, en référence « aux draps de lit froissés ».

Véronique Leroy
Véronique Leroy© IMAXTREE

Un logo. En dentelle et en belles lettres cursives. Véronique Leroy écrit son nom sur ses bodys et ses dessous transparents, elle brode ses initiales graphiques sur la poitrine de ses tops langoureux tandis qu’elle écrase des canettes de bières pour en faire des bijoux, des bagues, des broches et des boucles d’oreilles qui célèbrent l’affranchissement jouissif de ses belles.

Véronique Leroy
Véronique Leroy© IMAXTREE
Envie de rose

Jean Paul Knott
Jean Paul Knott© JEAN-PAUL KNOTT

Annemie Verbeke
Annemie Verbeke© SDP

Natan
Natan© NATHALIE GABAY

Gioia Seghers
Gioia Seghers© Gioia Seghers
Christian Wijnants

La Perse n’est pas loin. Poésie, calligraphie, textiles faits main, manuscrits datés du xve siècle, céramiques contemporaines. Tout inspire Christian Wijnants, qui réinterprète la grandeur farsie en imprimés floraux, robes en soie juxtaposées, plissés délicats et maille fluide.

Christian Wijnants
Christian Wijnants© IMAXTREE
Cédric Charlier

« Playtime. » Ou comment jongler avec les paradoxes et jouer avec les contrastes. Le féminin s’imbrique dans le masculin, et inversement. Les coupes sophistiquées rappellent au besoin que Cédric Charlier a toujours eu une main.

Cédric Charlier
Cédric Charlier© SDP
Ann Demeulemeester

Depuis le temps, Sébastien Meunier connaît la petite musique intime d’Ann Demeulemeester. Cela fait sept ans maintenant qu’il oeuvre dans cette maison anversoise. Et quatre qu’il en est le directeur artistique. Alors, forcément, il sait comment jouer avec le noir et blanc, les plumes et les liens, la poésie et le mystère, le fantôme de Patti Smith et de Robert Mapplethorpe. Ce qui l’emmène tout naturellement à imprimer un peu partout ce slogan « Forever kids » tandis qu’en live, Warhaus aka Maarten Devoldere dégaine son We Fucked a Flame into Being. Mieux qu’une déclaration.

Ann Demeulemeester
Ann Demeulemeester© IMAXTREE

Ann Demeulemeester
Ann Demeulemeester© IMAXTREE
Dries Van Noten

En chef de file de la mode belge, après son centième défilé, Dries Van Noten prône une subtile et insouciante joie de vivre, c’est la seule carte à jouer, murmure-t-il. Dans les salons d’apparat de l’Hôtel de Ville de Paris, l’Anversois montre sa maturité virtuose. Il baptise sa collection « L’optimiste » et la sous-titre « elle connaît les règles pour briser les règles » puisqu’il s’agit de trouver  » une échappatoire « . Il poursuit sa recherche têtue de l’assemblage improbable, des couleurs qui cognent, tirant vers l’acide, des imprimés contrastés, des jacquards solaires et opulents, des ornementations extraverties. Il rend un hommage appuyé à Picasso, à ses Demoiselles faisant leur toilette, ce collage fait d’objets trouvés que le créateur traduit dans sa collection volontairement positiviste. Avec maestria, il surjoue l’exubérance, et c’est tant mieux.

Dries Van Noten
Dries Van Noten© IMAXTREE

Dries Van Noten
Dries Van Noten© IMAXTREE

Dries Van Noten
Dries Van Noten© IMAXTREE
Glenn Martens pour Y/Project

Vive la versatilité. On peut être minimale, baroque, façon Bruges la morte et/ou teen-ager des années 90, imprégnée de culture tribale et/ou d’esprit sportswear, amoureuse de la Belle Epoque et/ou d’une contemporanéité no gender. Le lauréat de l’Andam 2017 respecte au plus haut point celles qui acceptent de le suivre dans l’aventure. A coups de liens coulissants, de boutons à déboutonner ou à reboutonner, de manches à dérouler, de cols à enfiler, de maille, de tulle et de lin belge plissé, il propose un vestiaire qu’il recommande de s’approprier. « Il y a toujours des pièces transgenres chez Y/Project, souligne Glenn Martens. L’idée, ce n’est pas d’être asexué mais que chacun invente ses propres vêtements et en fasse sa combinaison personnelle. D’autant que la manière dont nous dessinons nos pièces permet de les porter de façons très différentes. Nos vestes ont parfois quatre manches, à chacun de trouver comment s’exprimer et célébrer sa personnalité. »

Glenn Martens pour Y/Project
Glenn Martens pour Y/Project© IMAXTREE

Glenn Martens pour Y/Project
Glenn Martens pour Y/Project© IMAXTREE

Glenn Martens pour Y/Project
Glenn Martens pour Y/Project© IMAXTREE

Glenn Martens pour Y/Project
Glenn Martens pour Y/Project© IMAXTREE

Glenn Martens pour Y/Project
Glenn Martens pour Y/Project© IMAXTREE

Glenn Martens pour Y/Project
Glenn Martens pour Y/Project© IMAXTREE
Olivier Theyskens

Il a pensé à celle qui marche en beauté – She Walks in Beauty, d’après le titre de son exposition au MoMu à Anvers, inaugurée le 12 octobre dernier. Olivier Theyskens fait montre d’une délicatesse toute particulière. Sa main et son romantisme exacerbé tracent les contours d’une silhouette très couture. Fort de ses vingt ans de création, il ne trahit rien de ses exigences.

Olivier Theyskens
Olivier Theyskens© IMAXTREE

Olivier Theyskens
Olivier Theyskens© IMAXTREE

Olivier Theyskens
Olivier Theyskens© IMAXTREE
Haider Ackermann

Il sait que tout se joue au centimètre près. Depuis qu’il fait ses gammes chez Berluti, Haider Ackermann a retrouvé une nouvelle jeunesse, empreinte de rigueur et d’esprit smoking. Sa saison ultraféminine, il l’a voulue emplie des silhouettes graphiques mais placées sous le sceau de la nonchalance et de la sensualité pour trancher net le côté acéré du tailleur pour dame. Pari tenu.

Haider Ackermann
Haider Ackermann© IMAXTREE
A.F. Vandevorst

Un livre-rétrospective, un défilé à Paris durant la semaine de la haute couture, une créativité renouvelée intentionnellement. Filip Arickx et An Vandevorst fêtent leurs 20 ans en se recentrant (lire par ailleurs).

A.F. Vandevorst
A.F. Vandevorst© IMAXTREE
Stephan Schneider

Des « dusty pastels » confrontés au denim. Le ton sur ton, en couches pour mieux « rendre visible l’invisible ». Dieu est dans les détails.

Stephan Schneider
Stephan Schneider© SDP
Léo

Au BAM Karaoké, rue d’Aboukir, Paris, ambiance Saturday Night Fever mais retour d’une beachparty. Addiction affichée, logomania revendiquée, vestiaire urbain, détournement sporstwear et accessoires « flashy ». Depuis 2016, Leonneke Derksen, formée à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers, griffe ses envies d’un Léo référencé pour toutes ses amies qui n’ont pas froid aux yeux.

Voici ce que nous réservent les créateurs belges pour l'été prochain
© Léo by Léo

Voici ce que nous réservent les créateurs belges pour l'été prochain
© Léo by Léo

Voici ce que nous réservent les créateurs belges pour l'été prochain
© Léo by Léo

Voici ce que nous réservent les créateurs belges pour l'été prochain
© Léo by Léo

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