Olivier Theyskens: (S)he walks in beauty

Olivier Theyskens © DR

Le créateur Olivier Theyskens était au MAD Brussels le soir du 14 novembre. Weekend aussi. Pour l’écouter parler de son expo solo She Walks in beauty à Anvers, au Mode Museum, de son parcours d’enfant prodige, de vêtements et de mouvements. Morceaux choisis.

L’exposition au MoMu. « La directrice Kaat Debo et Karen van Godtsenhoven, curatrice, sont venues me trouver dans mon showroom à Paris après la présentation de ma collection pour me proposer de mettre une exposition sur pied. J’avais en tête leurs archives incroyables, je me disais qu’elles devaient avoir des trésors avec lequel je pourrais travailler, penser une exposition avec mon regard sur leurs collections, une interaction avec leurs archives. J’ai donc préparé des thèmes et au rendez-vous suivant, elles m’ont dit :  » Non, Olivier, il s’agit d’une rétrospective sur ton travail depuis tes débuts il y a vingt ans. « 

Mes archives.  » Je les avais gardées à la maison, une saison, deux saisons, trois saisons et puis cela s’empilait dans des boîtes. Je les conservais dans de très mauvaises conditions, je me contentais de les accumuler. Elles se trouvaient dans un petit box de garage – un jour je l’ai ouvert, il était rempli de mites, un nuage d’insectes. J’avais fait tant de vêtements avec des cols en vison, des vestes en fourrure, elles avaient tout dévoré, sauf une pièce en écureuil noir, un miracle… Je sais désormais que les archives sont fragiles et qu’il faut en prendre soin. « 

Les matières.  » J’aime la soie. Et les matières nobles. Je deviens nerveux à travailler avec les synthétiques. La soie a de la noblesse et dans votre main, comme le cachemire, cela procure un sentiment délicat. « 

Le dessin.  » Je suis tellement ravi que le MoMu expose mes dessins. On les voit rarement… Un dessin peut dire tant de choses. Je dessine quand je dois expliquer à une équipe de modélistes, avec le plus d’informations possibles, ainsi je peux donner une réponse rapide à toutes leurs questions. Mais quand je travaille pour moi seul, j’essaie parfois d’éviter de dessiner, parce que je n’ai pas nécessairement besoin d’esquisses, je peux avoir une idée du vêtement autrement, en le drapant par exemple. Très vite cependant, dans mes dessins, j’ai eu le réflexe d’y induire le mouvement, comme on prendrait une photo d’une femme qui bouge, pour l’attitude. Si je ferme les yeux pour imaginer un vêtement, je le vois toujours en mouvement… « 

Olivier Theyskens – She walks in beauty, au Musée de la Mode d’Anvers. Jusqu’au 18 mars 2018. www.momu.beOlivier Theyskens, September 2016, Photo: Thomas Deschamps

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