Le sacre des valeurs sûres chez Hermès et Lanvin

L'Homme Hermès © AFP
Isabelle Willot

On ne change pas une équipe qui gagne. L’adage a certainement encore une portée plus grande cette saison marquée par l’arrivée à la tête de plusieurs grands noms du luxe de nouveaux directeurs artistiques. Avec à la clé, un buzz médiatique assuré lors du tout premier défilé. A l’inverse, si l’on choisit de garder le même cap, on peut s’attendre à un supplément d’attention porté à la ligne créative que l’on a choisi de défendre. Chez Hermès, c’est comme souvent dans le sublime cloître des Cordeliers, habillé pour l’occasion de fils à linge claquant au vent frais de l’été, que Véronique Nichanian a dévoilé une collection peut-être un peu plus sportswear qu’auparavant mais sans se départir de ce supplément de chic qui rend chaque pièce si désirable. Les couleurs vives répondent aux tons passés, les lignes géométriques épurées aux fleurs sérigraphiées, les peaux précieuses baptisées « veau technique » aux chemises-blousons en popeline brillante. Tout tient dans la pureté des détails, preuve que l’extravagance – on pense notamment à ces pièces improbables en serpent d’eau – peut se passer d’ostentation.

Quelques heures plus tard, c’était au tour de Lucas Ossendrijver d’écrire un nouveau chapitre de son histoire avec Lanvin. « Pour l’été 2019, je voulais aller au delà du streetwear, confie le créateur néerlandais dans sa note d’intention. Découvrir une nouvelle forme de sophistication, mettre l’accent sur le design et l’artisanat. Proposer une forme plus intime de luxe. » Passé maître dans l’art du jeu des superpositions, Lucas Ossendrijver aime aussi associer des univers que tout semble opposer : le costume d’allure quasi militaire se fait tuxedo, certains tops oscillent entre tee-shirts et chemises, la coupe permettant de choisir le côté que l’on veut porter devant. Matières et couleurs se marient sans complexe: la laine et le velours, le vert menthe, le brun et le violet, le bleu lavande et le rouge vif. Du côté des imprimés, c’est à un tatoueur que l’on doit les dessins d’animaux préhistoriques, les étoiles et les insectes imaginaires qui apparaissent sur des chemises de soie ou de viscose. C’est à la fois doux et puissant. Il fera bon s’envelopper l’été prochain dans ses volumes fluides qui caressent le corps sans l’enfermer. Et lui donne envie de bouger, en toute liberté.

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