Delphine Kindermans

Duos au soleil

Delphine Kindermans Secrétaire de rédaction au Vif

La tendance en a réjoui plus d’un, à l’image de la météo optimiste qui a accompagné les visiteurs du dernier Salon du meuble. Alors que les précédentes éditions avaient surtout mis en avant des pièces iconiques, ces valeurs sûres sur lesquelles les labels capitalisent par le biais de versions légèrement revues et corrigées – couleurs, tissus, parfois, comble de l’audace, l’une ou l’autre proportion… – ce 57e opus a fait fi de la frilosité, avec beaucoup de vraies nouveautés. Parmi elles, bon nombre sont signées par de jeunes créateurs venant bousculer le top 15 habituel. En tête de liste de ces outsiders entrant dans le pré carré des concepteurs reconnus, des duos comme Neri & Hu ou GamFratesi, confirmant que, désormais, dans ce secteur tout autant qu’en mode, les gagnants du Festival d’Hyères le confirment, on aime à travailler collectivement.

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Pour ce qui est de nos compatriotes, on retient notamment que le prolifique Alain Gilles continue à tracer sa route, tandis que Vincent Van Duysen, lui aussi élu Designer de l’année par notre magazine et la Fondation Interieur, en collaboration avec les institutions nationales faisant autorité, a trouvé son rythme de croisière chez Molteni & C. Il multiplie dès lors les propositions pour la firme établie dans la vallée de la Brianza, épicentre de la fabrication de mobilier en Italie. Et si l’entreprise familiale ne néglige pas de faire fructifier l’héritage de Gio Ponti, exemplatif des grands classiques évoqués ci-dessus, la querelle judiciaire qui l’avait opposée l’an passé à Cassina semble aujourd’hui bien loin. On se rappelle en effet qu’à la veille de l’ouverture du Salone 17, la marque rivale avait eu le toupet de publier dans le Corriere della Sera une publicité mettant en scène une réédition d’un fauteuil du maestro, surmontée du message  » l’originale « . Il n’en avait pas fallu plus pour que Molteni & C, détenteur des droits sur l’oeuvre du célèbre architecte, se lance dans une bataille juridique contre son concurrent, dont les usines sont installées à quelques centaines de mètres des siennes. Les avocats des deux parties avaient déployé des trésors d’inventivité, l’une clamant qu’elle avait coproduit le siège en question avec Ponti en 1956, l’autre qu’elle avait depuis acquis l’ensemble des droits sur sa succession.

Il va sans dire qu’on préfère largement quand l’émulation et la créativité se déploient sur les stands de la Fiera de Milan que dans ses prétoires ; les duos au soleil plus que des duels…

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