Ralentir, bâtir et habiter la nature

© JOSE CAMPOS

Notre monde tourne vite. Et fou. L’objectif aujourd’hui est avant tout de réaliser des prouesses en surpassant le chrono et en dépensant le moins d’argent possible, tout en s’assurant une rentabilité exponentielle. Face à cette course sans fin, l’Homme ressent parfois le besoin de tout quitter, de plonger dans la nature, de s’inspirer de son tempo lent, de son décor séculaire… Bref, de se reconnecter.

Ralentir, bâtir et habiter la nature
© Joe Fletcher Photography

Alors, il crée des lieux en lien avec ces espaces non encore aliénés. Il ne s’y cache pas, non, il s’y installe, de façon discrète ou magistrale, mais avec une ligne de conduite indiscutable, celle de respecter l’endroit, et surtout, de le valoriser. Que la maison soit posée dans une clairière, jouant sur le contraste formel par ses lignes pures mais élégantes ; accrochée à flanc d’une cascade et bâtie avec des matériaux rappelant ceux trouvés sur place ; ou au pied d’une falaise, faisant presque corps avec la pente, ces habitations permettent l’évasion du corps et de l’esprit… Mais au-delà des bienfaits qu’elles apportent à ceux qui les habitent, elles sont aussi un plaidoyer, un appel au respect de ces sites où faune et flore ont encore droit de cité et où l’humain, aussi pédant soit-il, n’est qu’un petit point dans l’infini.

C’est le sentiment qui nous gagne, en parcourant les pages de ce beau livre des éditions Phaidon, dédié à ces projets hors normes. Soixante bâtiments qui nous baladent à travers les continents et les périodes, balayant les exemples d’intégration dans le paysage les plus innovants, du milieu du XXe siècle à aujourd’hui. De quoi nous rappeler que  » l’environnement doit être le fondement de l’architecture « . N’en déplaise à nos sociétés, trop pressées pour prendre le temps d’y penser.

Habiter la nature, éditions Phaidon, 280 pages.

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