Le Belge Vincent Van Duysen, architecte pour Alexander Wang

Vincent Van Duysen © Mark Segal

La première boutique européenne d’Alexander Wang, du mobilier pour B&B Italia et Molteni, le concepteur belge mène des tas de projets de front. Rencontre.

Vos activités sont particulièrement variées ces derniers temps…

C’est vrai, je suis extrêmement occupé en ce moment, on est en plein boom. L’architecture résidentielle me tient toujours énormément à coeur, mais j’ai la chance de pouvoir varier mes activités : maisons privées, boutiques, bureaux… Même un bateau en Floride. Je voyage tout le temps. Hier, Londres et Milan ; demain, Los Angeles et New York. Je découvre le monde à travers mes projets, ce qui est passionnant mais également très fatigant.

Comment s’est déroulée votre collaboration avec Alexander Wang pour son enseigne londonienne ?

Peu importe le client, j’investis pas mal dans temps dans la communication. Il faut avoir l’envie de savoir à qui l’on a affaire, mais cela doit aller dans les deux directions.  » It takes two to dance.  » Et ça a été le cas avec Alex. J’ai pu plonger au coeur de sa personnalité, nous avons eu beaucoup de discussions, d’échanges de croquis – il sait très bien ce qu’il veut et c’est ce que je devais traduire en matériaux et textures.

La boutique Alexander Wang par Vincent Van Duysen
La boutique Alexander Wang par Vincent Van Duysen© Koen Van Damme

Et quelles étaient les intentions du créateur ?

Il a voulu upgrader sa marque, montrer son évolution et la maturité gagnée depuis son départ de Balenciaga, ce qui d’ailleurs se ressente à travers ses collections, sa façon de créer les vêtements, au niveau du patronage et des coupes qui sont très architecturales et structurées. C’est aussi ça que j’ai voulu refléter dans cette boutique, tout en transportant le public dans un lieu  » chic industriel « .

Comment décririez-vous les lieux ?

C’est une architecture assez monumentale, un ancien bureau de poste, avec une façade classée, pleine de détails ornementaux à l’identité visuelle forte. Nous lui avons donné, à l’intérieur, un aspect mécanique, tubulaire, avec des pipelines pour les penderies et des éléments centraux aux angles arrondis. Il y a quelque part un côté technique, qui vient de lui. Nous avons élaboré un mélange de matériaux nobles, traditionnels, comme la pierre, et des revêtements différents pour les départements, tapis de luxe pour la Femme, terrazzo pour les accessoires, etc. Un mix plein de contrastes, très intéressant, même s’il m’a un peu fait peur au début, parce que je craignais que ce brassage domine trop l’ensemble architectural. Mais la question de la cohérence avait été étudiée en amont et tout s’unifie joliment sans être trop présent.

Quelle fut la réaction d’Alexander Wang à l’issue du chantier ?

Nous nous sommes revus lors de l’ouverture officielle, pendant la Fashion Week de Londres et il était ravi, même si nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour en discuter ce soir-là. Ce flagship store symbolise vraiment la rencontre de nos deux mondes, il y a eu une vraie synergie entre nous, et le résultat s’avère à la hauteur de nos espérances.

>>> Retrouvez la suite de cette interview dans le Vif Weekend Spécial Design de ce 23 octobre 2015.

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